lunes, 1 de septiembre de 2014

PUERTOS

Ella seguía acodada en la barandilla del puerto de la duda, entre mar y tierra. Absolutamente perdida, entre alegrías superficiales y profundas esperanzas. Se ahogaba, bajo sonrisas que pintaba con brocha gorda, para que sus lágrimas no las desdibujaran. Pero se borraban por dentro, detrás de ese maquillaje. Como esos puertos que se secan y desaparecen, porque han atracado en ellos demasiados barcos vacíos y llenos de silencio.
No se daba cuenta de que escuchaba demasiado a su razón y muy poco a su corazón.
No se daba cuenta de que ese alarido, en el cielo del puerto, salía del barco de su vida, que se alejaba.

PORTS

Elle demeurait accoudée sur la rambarde du port du doute, entre la mer et la terre. Absolument perdue, au milieu de joies superficielles et de profondes espérances. Elle se noyait, sous des sourires qu'elle peignait au gros pinceau, pour que ses larmes ne les estompent pas. Mais ils s'effaçaient au-dedans, derrière ce maquillage. Comme ces ports qui sèchent et disparaissent, parce que trop de bateaux s'y sont amarrés, vides et pleins de silence.
Elle ne se rendait pas compte qu'elle écoutait trop sa raison et très peu son cœur.
Elle ne se rendait pas compte que ce hurlement, dans le ciel du port, sortait du bateau de sa vie, qui s'éloignait.